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On dit souvent que les enfants immigrés ont des difficultés à réussir l’école contrairement aux autres. Hors d’après une étude du ministère de l’Education, c’est carrément l’inverse.

Il est tout à fait vrai que sur un taux de réussite de 62,8 % au bac, les enfants dont la famille est originaire du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne ou du Portugal l’obtiennent avec un taux entre 50 et 55 %, contre 64,2 % pour les enfants de famille non-immigrée. Le taux est de 33 % par exemple pour les enfants originaires de Turquie tandis qu’il est de 66,8 % pour ceux de l’Asie du Sud-Est.

Cependant, ces données sont loin de refléter la réalité si on se base seulement à l’ origine moins qualifié des enfants d’origine immigrée. En effet, si on ne considère que les enfants dont aucun des parents n’a le bac, les écarts sont quasiment nuls entre immigrés et non-immigrés pour l’obtention du bac général ou technologique qui est à 37% chacun hormis deux types de populations.  Les enfants dont la famille est d’origine turque  réussissent moins bien que la moyenne à 22%, et ceux d’origine d’Asie du Sud-Est, réussissent mieux à 42%.

Par ailleurs, en déterminant la probabilité de réussite pour des populations comparables : catégorie sociale, niveau de diplôme des parents ou composition familiale équivalents, les enfants d’origine immigrée sont plutôt meilleurs.. La probabilité est de 0,93 pour les enfants d’origine maghrébine et une probabilité plus forte de réussite à 1,08,  pour les asiatiques. Néanmoins, pour les enfants d’origine turque  l’écart est trop faible en rapport aux enfants dont la famille est d’origine non-immigrée avec un coefficient égal à zéro.

Comment expliquer ce phénomène ?

Selon une étude du ministère de l’Education, les aspirations scolaires des enfants d’immigrés et de leurs parents sont plus fortes. D’une part, ils ont un projet d’ascension sociale et d’autre part, ils ont été mis en échec par le système éducatif pour avoir été moins scolarisé. "Ils se positionnent donc de manière plus positive par rapport au système éducatif français", concluent les chercheurs. Les difficultés rencontrées par les immigrés à l’école sont les mêmes que pour les catégories modestes en général en raison d’une école taillée sur mesure pour les milieux favorisés.

Ils n’ont donc rien à voir avec une question d’intégration, d’apprentissage de la langue ou autre souvent utilisée pour refuser d’entrouvrir les frontières aux personnes venues de l’étranger et une façon de déterminer des boucs-émissaires en temps de crise et d’éviter de s’attaquer aux causes profondes des difficultés de ces couches sociales, de l’école au marché du travail.

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